Benoit Ladoux (Institut Jacques Monod), lauréat de l’ERC Advanced Grant 2020

Distinctions

Le Conseil européen de la recherche (ERC) a annoncé le jeudi 22 avril les résultats de l'appel « ERC Advanced grant 2020 » qui permet à des scientifiques confirmés, reconnus dans leur domaine aux niveaux national et international, de mener sur cinq ans des projets novateurs à haut risque qui ouvrent de nouvelles voies dans leur discipline ou dans d’autres domaines.

Co-responsable de l’équipe “Adhésion Cellulaire et Mécanique” de l’IJM - Institut Jacques Monod (CNRS / Université de Paris), Benoit Ladoux et son projet “DeadorAlive” font partie des 22 français sélectionnés et des 92 lauréats du panel “Physical sciences and Engineering”.

Découvrir les 14 bourses ERC « Advanced » 2020 pour le CNRS

Le projet "DeadorAlive"

Benoit Ladoux, physicien de formation, dirige avec René-Marc Mège, biologiste, une équipe interdisciplinaire dont les thématiques portent sur la manière dont les cellules réagissent aux contraintes mécaniques imposées par leur substrat ou leur environnement. Il s’intéresse à la manière dont la mécanotransduction associée à l'adhésion cellulaire et la mécanosensibilité régulent le comportement et le mouvement cellulaire et la mécanique des tissus.

À l’interface de la physique et de la biologie cellulaire, le projet "DeadorAlive" s’intéresse au couplage entre contrainte mécanique et processus biologique, à savoir le comportement collectif d’assemblées cellulaires, en mettant l’accent sur le devenir des cellules éliminées. Il va donc chercher à évaluer l’impact des forces mécaniques imposées par le substrat ou l’environnement cellulaires sur l’homéostasie des cellules dites épithéliales (tapissant les organes creux et les glandes, et qui forme la couche externe de la peau). Ce travail pluridisciplinaire devrait non seulement permettre de comprendre les mécanismes de régulation de la croissance des tissus mais aussi les processus d’évasion dans le cas de cellules cancéreuses

Benoit Ladoux

Benoit Ladoux est biophysicien et son travail à l’interface de la physique et de la biologie cellulaire vise à comprendre comment les forces mécaniques régulent les processus biologiques en allant des échelles moléculaires aux systèmes multicellulaires. Ces études sur l’influence de contraintes physiques sur le vivant, en particulier sur les cellules et les organismes du règne animal, font l’objet depuis une décennie d’importants travaux menés aux confins de la biologie, de la physique et de la mécanique constituant une nouvelle discipline : la mécanobiologie. Avec son équipe « Adhésion Cellulaire et Mécanique », Benoit Ladoux a notamment montré que l’élimination de certaines cellules des tissus épithéliaux, processus qui permet non seulement d’exclure les cellules endommagées ou mortes mais aussi d’éviter une surpopulation, résultait des pressions mécaniques exercées par des cellules voisines. C’est en faisant une analogie entre les tissus épithéliaux et les cristaux liquides, systèmes physiques bien connus, qu’ils ont mis en évidence que l’élimination des cellules au sein du collectif provenait de défauts d’alignement dans l’organisation épithéliale.