Mathilde Bernard, prix Kerner 2024 de vulgarisation scientifique - Fondation ARC

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Mathilde Bernard, qui vient de terminer une thèse à l'Institut Necker Enfants Malades (INEM, CNRS/Inserm/Université Paris Cité), a obtenu le 1er prix Kerner 2024 de vulgarisation scientifique de la Fondation ARC, lors de la 28e édition des Journées Jeunes Chercheurs en cancérologie. Découvrez son portrait.

Mathilde Bernard finit sa quatrième année de thèse au laboratoire Leukomotion (dirigé par Pablo Vargas) de l’Institut Necker Enfants Malades (CNRS/Inserm/Université Paris Cité). Elle a remporté le 1er prix Kerner 2024 de vulgarisation scientifique de la Fondation ARC, lors de la 28e édition des Journées Jeunes Chercheurs en cancérologie.

Sa passion pour la biologie remonte au collège, inspirée par « une excellente professeure de SVT bienveillante et impliquée », qui a su éveiller sa curiosité. Elle commence ses études supérieures en biologie jusqu’au master 1. Elle demande par la suite un changement de parcours pour pouvoir faire un master 2 de physique, un choix motivé par son intérêt pour les outils issus de la physique, largement utilisés en biologie. Après un stage à l’Institut Curie, elle débute sa thèse en janvier 2021 sous la direction de Pablo Vargas.

Son projet de thèse porte sur la protéine ATM (Ataxia Telangiectasia mutated) et son rôle dans la migration des cellules immunitaires. Cette protéine, impliquée dans une maladie rare associée à des cancers précoces et des troubles neurologiques, permet aux cellules de réparer leur ADN quand celui-ci est endommagé. Mathilde étudie comment cette protéine permet aux cellules immunitaires de déformer leurs noyaux pour se déplacer rapidement à travers des obstacles tout en protégeant leur ADN. Cette migration des cellules immunitaires en présence d’obstacles est essentielle pour l’élimination des tumeurs solides. Aujourd’hui, elle utilise un système de criblage permettant d'identifier des composés capables de compenser une activité insuffisante d'ATM et d'améliorer la capacité migratoire des cellules immunitaires.

Ses recherches ont révélé que, contrairement à d’autres cellules, le noyau des cellules immunitaires est « flexible » et ne semble pas constituer un obstacle à leur migration. De plus, en ciblant le noyau, notamment la façon dont l'ADN est organisé, on peut accélérer leur migration, ce qui est crucial pour améliorer l'infiltration des cellules immunitaires dans les tumeurs solides. Cette découverte ouvre de nouvelles perspectives pour lutter contre le cancer.

C’est important d’être capable d’expliquer ce que vous faites

Lauréate d’une bourse de la fondation ARC, Mathilde découvre en 2024 le prix Kerner qui récompense de jeunes chercheurs pour leur capacité à vulgariser leurs projets de recherche. Ce prix, attribué aux meilleurs articles et illustrations grand public, est décerné par un jury de professionnels des médias. Mathilde décide de candidater par passion pour l’exercice d’écriture. Convaincue de l’importance de la vulgarisation scientifique, elle voit dans le prix Kerner une opportunité de développer ses compétences de vulgarisation. « C’est important quand on interagit avec des gens du grand public, ne serait-ce que vos parents, d’être capable d’expliquer ce que vous faites » souligne-t-elle.

Mathilde Bernard espère devenir chargée de recherche, un métier qui la passionne et pour lequel elle est prête à s’investir pleinement.